Une pièce de plus pour ma maison

un article de :
Héloïse Gailing
L’idée de cette extension est apparue rapidement dans le projet comme une solution pour combler un manque de relation directe avec le jardin et réorganiser la vie familiale.
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C’est une maison assez ordinaire sur laquelle est intervenu Laurent Chassot, fondateur du studio 17 architectes, pour en reconfigurer l’utilisation et notamment son rapport au jardin.

Construite en 1983 en bordure du village de Léchelles, la maison est au centre d’une parcelle arborisée qui bénéficie d’un dégagement sur la campagne environnante. En plus d’un rafraichissement général de la partie existante, et de modifications des aménagements extérieurs, la maison a été agrandie grâce à la création d’une pièce de vie entièrement vitrée.

Au delà d’un simple ajout de surface, l’idée de cette extension est apparue rapidement dans le projet comme une solution pour combler un manque de relation directe avec le jardin et réorganiser la vie familiale. Ajoutée à l’arrière d’une pièce de vie déjà généreuse, en remplacement d’un balcon, cette grande pièce est organisée en deux niveaux. Sa partie haute, de plain pied avec le salon et la cuisine, est aménagée en salle à manger. Trois marches plus bas, on trouve l’espace de jeu des enfants.

Cette différence de niveau a permis à l’architecte de développer le thème du soubassement de cette construction en travaillant un socle en béton qui enveloppe la partie basse et devient terrasse sur la partie haute. Cette ligne construite est accentuée par un aménagement périphérique de menuiserie qui crée des rangements intégrés et une tablette à hauteur de table, utilisée comme bureau.

Le traitement de ces deux niveaux offre également deux types de relation avec l’extérieur et s’adapte au terrain. En haut, autour de la table ou depuis la terrasse, on surplombe et regarde le jardin tandis qu’en bas, on y est plongé, juste en dessous des branchages visibles par les grandes vitres.

Matériellement et formellement opposées, les deux constructions cohabitent harmonieusement grâce à la sobriété de l’extension.

Si le choix de la transparence est justifié par cette recherche de proximité avec la végétation environnante, il n’en est pas moins un geste architectural fort vis à vis de la construction existante. Matériellement et formellement opposées, les deux constructions cohabitent harmonieusement grâce à la sobriété de l’extension. Le contact s’effectue par un simple joint qui relie l’enveloppe vitrée au mur maçonné de l’existant. Une ancienne fenêtre du salon a même été entièrement conservée, avec ses volets, créant ainsi une réelle continuité de la façade de la maison depuis dehors et troublant la lecture des limites domestiques.

La toiture, au profil géométrique contemporain, n’est recouverte que d’une simple étanchéité bitumineuse qui lui confère un aspect monolithique, renforcé par l’invisibilité de l’évacuation d’eau pluviale, en amont de la bordure. Porté par une rangée de poteaux métalliques fins, le toit donne l’impression de flotter. En dessous, les courbes de verre bombé et l’absence partielle de cadres de fenêtres s’ajoutent à l’effet de transparence.

Avec un budget limité, Laurent Chassot a su orienter les propriétaires sur les bonnes priorités. Puisque la maison originelle était saine et fonctionnelle, le projet s’est concentré sur l’extension, où un travail minutieux de détails constructifs a abouti à un objet discret mais raffiné qui met en valeur l’ensemble de l’habitation.

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